Ministère de l’immigration, l’intégration et de l’identité nationale : Un amalgame inacceptable !
Nous avions secrètement espérait qu’une fois élu, Nicolas Sarkozy mettrait de côté les propositions qui visaient à ramener les électeurs du Front National vers la droite républicaine et que, contrairement à nos craintes, ce n’était pas une parti de la droite républicaine qui s’était ralliée à la droite nationale. Hé bien nos craintes étaient justifiées !
Cette proposition qui a fait tant de bruit est l’une des premières à être mis en œuvre. Cette mesure avait levée l’indignation non seulement chez les gens de gauche, les droits-de-l’hommisme mais aussi chez de nombreuses personnalité de la droite républicaine comme Simone Veil. Cette décision est un signe fort et fondateur du nouveau Président, elle marque son ancrage à la droite de la droite, elle marque une rupture par rapport au président précédent qui avait rejeté tout compromis avec les idées de l'extrême droite.
Afin de mieux comprendre ce que cache cette appellation, il est intéressant d’avoir
le point de vue d’historiens et de démographes qui depuis 2003 participent au
projet de la Cité nationale de l'histoire de l'immigration (CNHI), cité qui a été voulue
comme un nouveau lieu de l'histoire de France, au lendemain de l'élection présidentielle
de 2002, à l'occasion de laquelle les Français avaient signifié leur refus de
la tentation xénophobe.
Dans un article au Monde ils dénoncent « Un amalgame
inacceptable ! »
L'instauration d'un "ministère de l'immigration et de l'identité nationale" remet en cause ces objectifs. Les mots sont pour le politique des symboles et des armes (…) Associer "immigration" et "identité nationale" dans un ministère n'a jamais eu de précédent dans notre République : c'est, par un acte fondateur de cette présidence, inscrire l'immigration comme "problème" pour la France et les Français dans leur être même.
Ce rapprochement s'inscrit dans la trame d'un discours
stigmatisant l'immigration et dans la tradition d'un nationalisme fondé sur la
méfiance et l'hostilité aux étrangers, dans les moments de crise. Là où le pari
de la CNHI était celui du rassemblement tourné vers l'avenir, autour d'une
histoire commune que tous étaient susceptibles de s'approprier, ce ministère
menace au contraire d'installer la division et une polarisation dont l'histoire
a montré les ravages.
Voilà pourquoi nous démissionnons à compter de ce jour de nos fonctions officielles à la Cité nationale de l'histoire de l'immigration. Nous tenons cependant à saluer le remarquable travail effectué depuis plus de trois ans par Jacques Toubon et toute son équipe. Nous avons pu y être associés dans un esprit de liberté intellectuelle et d'indépendance. Nous continuerons de soutenir ce projet tant que son esprit perdurera.