Contrôle des medias : un nouveau pas est franchis !
Après la censure de l'article du JDD, l'annonce depuis l'Elysée de la nomination de Laurent Solly, directeur adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy, à la direction générale de TF1 confirme les craintes de contrôle sur l'information. Cela nous rappelle l'époque de l'ORTF, 25 ans de progrès anéantis. Analyse des derniers événements.
L'arrivée de Laurent Solly est déjà un signe de remise en cause de l'indépendance de TF1. Que ce soit Franck Louvrier, directeur de la cellule de communcation du nouveau Président et ancien conseiller pour la presse et la communication du cabinet ce dernier au ministère de l'intérieur, qui annonce cette nomination montre que c'est une manoeuvre du nouveau pouvoir.
Cette arrivée et annonce met TF1 en situation délicate. En effet, il était prévu une arrivée à la holding de Bouygues et non directement à TF1 afin sans doute de faire cela dans la discrétion. De plus, le nouveau patron de TF1 ne semblait pas trop favorable à ce parachutage négocié par son prédécesseur. Ceci explique sans doute l'intervention de l'Elysée qui voulait être sûre du résultat.
Si on analyse les événements depuis le 6 mai 20h que des signes qui confirment les craintes, rien de rassurant.
- Consigne des personnes en charge de la protection de Sarkozy aux policiers le 6 au soir : "Vous ne laisser passer que les deux (journalistes) de TF1 ! Ceux-là, ils ont le droit d'aller jusqu'à sa voiture et de le suivre ! Vous bloquez tous le reste."
- Bayrou (plus de 18% de la France) n'a pas eu le droit à la retransmission de son intervention en direct de son intervention (4'30") et il n'a été repris que 17" sur TF1, moins de 40" sur France 2 et rien sur France 3. Rien de surprenant quand on sait que l'un des objectifs de Sarkozy est de le priver de tout espace politique !
- Lors de la fête privée aux Fouquets nous avions parmi les invités : Bouygues, Bolloré (Direct TV, journaux gratuits et institut de sondages et candidat au rachat de TF1), Albert Frère (M6), Alain Minc (Le Monde). Seul absent, Lagardère car il avait eu le plaisir et la primeur de le faire au siège de campagne plus tôt.
- Censure d'un article dans le JDD sur le non vote de Cécilia Sarkozy.
Les premières actions (controle des médias, jet-set, propos de droite nationaliste...) de notre nouveau président nous font penser à Berlusconi. Ce dernier le dit :"Si on lit les discours de Sarkozy on s'apercevra que de nombreux points sont tirés de mes livres". Manifestement, comme Sarkozy nous l'a promis, il met ses discours en oeuvre, et ce pas pour la grandeur de la France.