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de Droite et Anti-Sarkozy
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23 février 2008

Mémoire et Repentance : double discours de Nicolas Sarkozy ?

L’idée de Nicolas Sarkozy d'associer chaque élève de CM2 à un enfant victime des persécutions nazies afin de se souvenir des atrocités commisses semble trancher avec son refus de repentance. Pas certain, la repentance c’est pour les autres, pas pour la France.


Le discours fondateur de Sarkozy sur le refus de la repentance est le discours de Sarkozy à Nice le 30 mars 2007 : "Je veux redonner à tous les Français la fierté d’être Français. Je veux leur dire qu’ils auront à choisir entre ceux qui assument toute l’Histoire de France et les adeptes de la repentance qui veulent ressusciter les haines du passé en exigeant des fils qu’ils expient les fautes supposées de leur père et de leurs aïeux. Je suis de ceux qui pensent que la France n’a pas à rougir de son histoire (…) Elle n’a pas commis de génocide. Elle n’a pas inventé la solution finale. Elle a inventé les droits de l’Homme et elle est le pays du monde qui s’est le plus battu pour la liberté (…) Je veux dire que dans les colonies, tous les colons n’étaient pas des exploiteurs(...) Je veux dire aux Français que le 22 avril et le 6 mai, ils auront à choisir entre ceux qui sont attachés à l’identité nationale et qui veulent la défendre et ceux qui pensent que la France a si peu d’existence qu’elle n’a même pas d’identité."

Faisons maintenant un peu d’histoire, dans le cas des enfants juifs français déportés, ce sont les dirigeants de l’Etat français qui ont demandé aux autorités nazies de les déporter alors même que les Allemands ne demandaient pas l’inclusion des enfants de moins de 16 ans dans les convois. En mai 1942, Laval ordonne à la police française d’arrêter les juifs de France afin de les déporter, il insiste pour les ajouter aux trains de déportation. Sollicité de revenir sur cette décision, notamment par le pasteur Boegner, chef des protestants de France, il refuse et répond : "Pas un seul de ces enfants ne doit rester en France."

Donc, si Sarkozy voulait réellement s’attacher à défendre la mémoire de la Shoah en France, s’il voulait un vrai acte de mémoire, il commencerait par désavouer et retirer le discours de Nice qui refusait explicitement de reconnaître une quelconque responsabilité des autorités françaises (et non des Français individuellement) dans la mise en œuvre de la déportation.

Dans le discours au CRIF, Sarkozy accumule les contradictions sur ce point :

  • "À l’heure où s’abattaient en Europe les idéologies les plus criminelles, c’est un fait que la République d’alors vous a trahis."
  • "Même en 1940, quand Vichy édictait l’immonde statut des Juifs, vous saviez que la République n’était pas dans ce crime et que la France éternelle était plus grande que sa faute du moment."
  • Il a même explicitement rendu hommage à la "repentance" ; Celle de l’allemand Willy Brandt s’agenouillant devant le monument du Ghetto de Varsovie. Notons que Willy Brandt qui a été déchu de sa nationalité allemande par le régime nazi dès 1938 et ne s’est pas pour autant extrait de la nécessité d’un authentique retour sur la mémoire.

La repentance est donc pour Sarkozy une bonne démarche, mais à usage exclusivement allemand. Le nazisme est pour lui, de manière répétée, placé au même plan que le communisme et constitue une "folie" uniquement germanique due à "la redoutable absence de l’idée de Dieu". Le devoir de mémoire n’a de sens que quand ce sont les autres qui ont commis des actes contraires aux droits de l’homme. Dans les autres cas, réécrivons l’histoire sous un jour plus favorable à notre ego !

Cette confusion contraste avec la clarté de la position officielle du discours présidentiel de 1995 : "Ces heures noires souillent à jamais notre histoire et sont une injure à notre passé et à nos traditions. Oui, la folie criminelle de l’occupant a été, chacun le sait, secondée par des Français, secondée par l’État français. La France, patrie des Lumières, patrie des Droits de l’homme, terre d’accueil, terre d’asile, la France, ce jour-là, accomplissait l’irréparable."

Voir :Sarkozy et la Shoah : analyse d’une manipulation

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