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de Droite et Anti-Sarkozy
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1 mai 2007

Sarkozy et la victimisation, analyse

La meilleure défense c’est l’attaque et Nicolas Sarkozy vient de sortir la grosse, la très grosse artillerie : « Procès stalinien ! », « fascistes », « mensonges ! ». Mais il n’y a ni procès, ni mensonges mais seulement des indices convergents, des faits, un débat démocratique. La manipulation de Sarkozy c’est de vouloir susciter la compensation, montrer que les méchants sont les autres. Le problème de Nicolas Sarkozy c’est que cela le fait souffrir car cela le touche au niveau de son ego. Les deux combinés, un résultat détonnant !


Verbatim :

Nicolas Sarkozy reproche à ses adversaires de lui faire un procès « plus fort que le procès stalinien », sans « preuve » et sans « indice », au seul motif que sa tête ne leur reviendrait pas. « Nous sommes dans le délit de faciès et le délit d'opinion ! », a-t-il dit. « Bientôt, tout ceux qui ne sont pas d'accord avec eux seront des fascistes. ». Il réclame « le droit de pouvoir parler de l'identité nationale française sans être traité de nationaliste. ». Les Français « méritent mieux que cette politique de caniveau », a affirmé Nicolas Sarkozy, qui n'a pas résisté à la tentation de faire une leçon de « morale » à ses adversaires : « On ne fait dignement de la politique que pour servir », a-t-il dit. « Pour atteindre ce but, il faut que chacun d'entre nous ait juste un peu de morale (…) Entre la coalition des rancoeurs (…) et le front commun des haines et des intolérances (...), il y a quand même une inquiétude à avoir pour l'avenir de notre démocratie ».

Analyse :

Premièrement, les attaques dont il fait l’objet sont basées sur des faits : Les preuves et les indices sur la manipulation et le contrôle des médias sont nombreux :

  • Le journaliste de BFM qui réalise l’interview reconnaît avoir reçu des pressions ;
  • Le numéro deux du Syndicat de la Presse et des Quotidiens Régionaux dément les propos de son président ;
  • Nicolas Sarkozy a menacé, devant témoins, de renvoyer la direction de France 3 ; et lorsqu’il a nié les faits, il a dit qu’il ne pouvait pas la virer car cette chaîne n’était pas dirigée - pirouette en forme d’aveux !
  • Il a aussi exercé des pressions sur Plantu et la direction du Monde : « Je n'ai pas manqué de remarquer un détail qui agrémente ma présence sur votre dessin (...) : une mouche. (...) Je sais qu'elles accompagnent généralement la représentation de Jean-Marie Le Pen. (...) J'ignore sincèrement ce qui me vaut un tel traitement. » Suivait une proposition d'entretien pour dissiper le « malentendu ». Depuis, Nicolas Sarkozy a aggravé son cas en se plaignant auprès de la direction du journal d'avoir été croqué en petit chien, « en roquet », selon lui, puis d'avoir été affublé du brassard « I. N. » ;
  • Une enquête télé montrant les pressions (bâton et carotte, promesses et chantage) exercées sur les sur les élus UDF du 92 pour qu’ils lâchent Bayrou est déprogrammée ;
  • Un journaliste d’une radio s’est vu interdire de rappeler, statistiques à l’appui, que le bilan en matière de sécurité de Sarkozy à l’Intérieur n’est pas bon ;
  • La Tribune n’a pas publié un sondage sur les programmes économiques car ce dernier était défavorable à Sarkozy ;
  • Le livre de Cécilia Sarkozy n’a pas été publié après convocation de son éditeur au ministère de l’intérieur ;
  • Les propos de Yannick Noah à Paris Match ont été censuré parce qu’ils déplaisaient à Sarkozy ;
  • Une vedette de la télé évoque « un risque de contrôle quasi totalitaire des médias » ;
  • Une journaliste de LCI se déclare « terrorisée à l’idée d’une présidence sarkozyste » ;

Nicolas Sarkozy déforme la vérité afin de justifier sa victimisation. Aucun candidat démocrate ne lui a reproché de parler de l’identité nationale comme il le laisse entendre, ce qu’on lui a reproché c’est d’avoir associé immigration et identité nationale ! Ce qui est radicalement différent. De plus ces critiques ne sont pas le seul fait de ses adversaires mais aussi de ses soutiens, dont Simone Veil qui s’est dite choquée. Même Jörg Haider (leader de l'extrême droite autrichienne) a tenu à dénoncer les « nauséeux relents ». Cette déformation n’est pas toujours consciente. En effet, son ego est très développé et sa difficulté corrélative d’accepter les contradictions font que toute critique est perçue comme une attaque alors qu’inversement lorsqu’il attaque, c’est normal. Par exemple, quand on lui demande des comptes sur son action il se sent attaqué, cela explique son aversion pour le débat. Donc pas de procès, pas de mensonge, des indices convergents, des faits, un débat démocratique.

Deuxièmement, Nicolas Sarkozy reproche à ses adversaires ses propres comportements.

  • N’a-t-il pas lui-même fait un procès Stalinien à ses concurrents en les accusant de protéger les délinquants, le vol et la fraude, d’être les représentants des mauvaises gens et de la dégénérescence morale, l’anti-France et ce, en l’absence de tout indice et preuve, car tous avaient pris les devants connaissant le spécimen ;
  • Ne pratique-t-il pas, lui ou ses proches, la politique de caniveau en traitant Bayrou de gauchiste, en caricaturant ses adversaires et faisant d’une petite « bourde » un procès en incompétence alors que lui-même en commet au moins autant ;
  • N’a-t-il pas des comportements fascisants ? En effet, si nous revenons à la définition moderne de ce terme : fascisme tout mouvement politique s'appuyant sur un pouvoir fort, prônant un État sécuritaire, les métiers organisés en corporations (ceci au moins jusqu'en 1945), l'exaltation du sentiment nationaliste et une politique réactionnaire (Wikipédia|http://fr.wikipedia.org/wiki/Fasciste]) il n’est pas interdit de le penser ;
  • Est-il un exemple de morale ? Non, loin de là, voir Sarkozy, la faillite morale.

Enfin, l’attitude de Nicolas Sarkozy est proche de celle de Jean-Marie Le Pen, il fait de la provocation et après joue l’innocent, la victime afin de susciter la compassion et de montrer que les autres sont les méchants. Dans cette attitude, peu importe le fond et, même, plus c’est gros mieux ça marche. Nicola Sarkozy est passé maître dans cet exercice et il peut dans un même discours jouer sur tous les registres.

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